Hugo FLEYTOUX et Baptiste PEROTIN

Hugo FLEYTOUX et Baptiste PEROTIN

 

Répondre à un lieu, à sa fonction, à son histoire et à son devenir nous paraît essentiel pour nous aider à le percevoir. Venir utiliser le bâti comme support, l’architecture comme médium nous permet d’interagir avec lui et de nous questionner, de sorte à dessiner une nouvelle lecture de l’édifice.

Le “Réservoir”, ancienne réserve d’eau de la ville de Toulouse, est situé sur les hauteurs :
la gravité se chargeait elle-même de l’acheminement de l’eau. Aujourd’hui cet édifice ne sert plus, et si sa structure reste saine, la surface de ses murs, elle, s’érode et revêt peu à peu l’habit commun aux ruines. La mairie a un projet pour l’endroit, celui de le détruire (bientôt) pour construire une crèche.

Ce sont les murs de ce réservoir sur lesquels nous souhaitons travailler, en opposant à leur dégradation partielle un geste de rénovation lui aussi partiel. Restaurer la “peau” des murs va à l’encontre du projet décidé par la mairie, toutefois, ce geste n’est pas que la contestation d’une destruction : Il peut participer à la mise en évidence du processus entropique de construction des ruines. Pour nous, réparer le lieu de façon incomplète est une manière ironique de participer à la volonté actuelle de “conservation” des bâtiments industriels dans les villes, sur nos liens avec d’autres temporalités.

Quand la vue d’un espace en ruine séduit, c’est qu’elle convoque aussi l’imaginaire : que s’est-il passé ici ? Pourquoi ce lieu a-t-il été abandonné ? Que va-t-il devenir ? La ruine est l’état ou le bâtiment perd sa fonction, et devient ouvert à toutes les questions, sur son histoire, son passé, mais aussi sur son devenir. La fascination pour une architecture utilitariste récente est peut-être une manière de voir ces bâtiments au prisme d’une archéologie du présent, ou au moins d’un passé très proche.

Espérons que notre chantier apportera des réponses.