JOUR 1 : SI JE SUIS UNE SORCIÈRE, JE PEUX APPARAÎTRE OÙ ET COMME JE LE VEUX

De l’importance du rire pour se distancer des stéréotypes et des constructions sociales. 
Ne pas craindre de distordre les attentes et les images apposées aux figures de la sorcière et de la femme sauvage. 
Quand je dis « Je n’en peux plus », quel est l’endroit de mon corps qui me l’exprime ?
Tout est construction : soit psychique, soit sociale.

« Je vais tenter ici de construire un mythe politique ironique qui soit fidèle au féminisme, au socialisme et au matérialisme. Plus fidèle peut-être au sens du blasphème que de la vénération et de l’identification respectueuses. Le blasphème semble exiger depuis toujours que l’on prenne les choses très au sérieux. Je ne connais pas de meilleure posture à adopter de l’intérieur des traditions évangéliques laïquo-religieuses, traditions suivies en politique par les Américains, y compris par les féministes socialistes. Le blasphème lancé de l’intérieur de la majorité morale nous en protège, tout en soulignant le besoin que nous avons de communauté. Le blasphème n’est pas l’apostasie. L’ironie est une histoire de contradictions qui ne se résolvent pas dans de grands “touts”, même dialectiquement. L’ironie est une histoire de tension produite lorsque l’on veut faire tenir ensemble des choses incompatibles parce que deux d’entre elles, ou toutes, sont vraies et nécessaires. Une histoire d’humour, une façon de jouer sérieusement. Une stratégie rhétorique, une méthode politique que j’aimerais voir plus souvent à l’honneur au sein du féminisme socialiste. Au centre de ma foi, de mon ironie, de mon blasphème: l’image du cyborg. »

Manifeste cyborg: science, technologie et féminisme socialiste à la fin du xxe siècle, Donna Haraway, 1984

Avoir une identité virtuelle.
Je me sens confiante en portant une perruque.
Le genre se performe.
Être interpellé à travers un écran est une position confortable, l’être en public non.

Adrian Piper, Mythic Being 1973

 

Porter l’héritage matrilinéaire.
Une femme renaissant de sa chute.

“Women have often felt insane when cleaving to the truth of our experience. Our future depends on the sanity of each of us, and we have a profound stake, beyond the personal, in the project of describing our reality as candidly and fully as we can to each other”

On Lies, Secrets, and Silence: Selected Prose, 1966-1978, Adrienne Rich, 1995.